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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 11:44

AVRIL 2008, BALADE D'UNE SEMAINE A ISTANBUL POUR LA NIEME FOIS DEPUIS QUE J'AI DECOUVERT LA TURQUIE EN 1969

 

 

Balade stambouliote alaturka.

 

Oui, toujours un besoin de sentir l’orient, baragouiner la langue, marchander, prendre un thé dans un jardin, contempler le Bosphore, entendre l’appel du Muezzin, les pêcheurs, la cuisine, les odeurs.

 

Pas très beau temps, cette semaine là en avril 2008, sauf les 3 premiers jours. Avons quand même pu dîner sur la terrasse de la maison d’une amie turque avec vue sur le Bosphore et une autre fois dans les jardins d’un restaurant au fond du Bosphore avant la mer noire.

 

 


Nous logeons dans le quartier de CERMBERLITAS, tout près de la Moquée Bleue - Cordial House Hotel - chambre single à 43 € (douche à l'extérieur) mais je vois qu'en 2013 des travaux d'embellissement ont été effectués et donc une augmentation de 5 € sur la single, soit 48 € et la single twin avec salle de bain privé 54 €. Ce qui reste encore très abordable.

 

Nous avons déambulé - deux françaises - dans la ville et avons commencé nos visites par la Mosquée RUSTEM PACHA (Vizir et gendre de SOLIMAN LE MAGNIFIQUE), modeste d'apparence mais d'une grande beauté achevée en 1560 par le fameux architecte SINAN. Coupole de 15 m de diamètre décorée, comme les murs, avec de jolies faïences d'IZNIK qui donnent une splendeur à la hauteur de la Mosquée Bleue. Les couleurs sont omniprésentes dans une profusion magique.

 

Nous devons partir car un office va commencer et les croyants s'agenouillent.

Nous traversons le pont de Galata et déjeunons en terrasse, premier bar (le poisson) au bord du Bosphore à KARAKOY et pouvons suivre le trafic imposant des « vapors » et  ferryboats naviguant vers la mer noire ou la mer de Marmara.

Nous allons vers la Tour de Galata et montons à son sommet pour avoir une vue à 360° de la ville. Nous avons beau temps 28° et de la chance car 2 jours plus tard, ce sera couvert, bruineux et 13°. 

Pour se défendre contre Venise la tour fut construite dans les fortifications en 1347-1354 sous Jean VI Cantacugène. Haute de 68m elle dispose d'un panorama exceptionnel sur la ville historique. Incendie en 1794 et restaurée.

 

 

Nous avons donc vue sur le quartier historique (Topkapi, mosquées, etc...), le Bosphore et ses ponts, la Corne d'Or et la mer de Marmara. VOIR ALBUM PHOTOS

08.04.14-ISTANBUL--105-.jpg

Le mardi matin 22 avril, par une température de 28° mais ciel couvert, nous prenons le tram pour nous rendre à KABATA$ afin de visiter le Palais de DOLMABAHCE au bord du Bosphore. En 1611-1614 les travaux initiés par le sultan AHMED 1er  commencèrent par le jardin et un kiosque en bois et le Palais BE$IKTA$.

 

En 1843, le sultan ABDULMECIT 1er continue l’élan réformateur dans le sillage de son père et en 1856 apparaît le somptueux palais, future résidence des sultans abandonnant TOPAKI insalubre. L’architecte arménien Garabed BALIAN et son fils étudiant à PARIS y firent des prouesses : superficie totale de 250.000m2 dont 64000 m2 habitables avec ses 285 pièces et sa façade sur le Bosphore de 600 m de long. L’ameublement et sa décoration ont été choisis par SECHAN, le décorateur de l’Opéra de PARIS. Plus tard il sera surtout utilisé pour les réceptions officielles car trop grand et surtout dangereux mais en 1923, ATATURK y réside et y décèdera le 10.11.1938 à 9 h 05 dans la chambre 71 donnant sur le Bosphore.

Nous visitons beaucoup de ces pièces majestueuses, truffées d’énormes lustres, 156 pendules, 280 vases et 58 chandeliers s’ajoutant à l’atmosphère théâtrale de riches tentures, tapisseries et meubles.

 

Faisons une petite escale à l’hôtel PALAS CIRAGAN pour un thé au bord de la piscine et du Bosphore. On ne se refuse rien…

Continuation dans le Parc YILDIZ – montée abrupte dans la verture parsemé de tulipes mais le musée est fermé et apercevons le Musée de la Porcelaine et le Pavillon MALTA, salon de thé avec vue sur la nature.

 

Descente de l’autre côté du parc, à ORTAKOY, où nous avons RV avec une amie turque. Visite du quartier-village et de ses boutiques d’artisanat. Nous partons dans sa voiture pour diner à RUMELI KAVAGI, au fond du Bosphore, loin de la circulation : meze froids, calamar, bar grillé, salade et dessert dans un corbeille de fruits et un verre de raki. Dans ce village s’y trouve la tombe d’une sainte et les jeunes filles viennent y prier (ou déposer une mèche de cheveux) pour obtenir un mari élégant, brillant, loyal…

Nous sommes trois femmes célibataires mais nous n’y croyons pas !!

 

- ° -

 

 

Mercredi 23 avril au matin, notre amie turque nous emmène visiter la MOSQUEE MOLLA ZEYREK = c'est un ensemble de 3 églises contiguës, la plus ancienne date de 1118 terminée par Jean II COMNENE pour le monastère dédié au Christ Pantocrator. La coupole de 7m de diamètre repose sur 4 colonnes - un gardien nous ouvre les portes de l'édifice délabré mais tellement émouvant dans ce quartier. Plusieurs empereurs byzantins ont été inhumés dans la chapelle funéraire dédiée à St Michel. Près de la tombe de Manuel COMNENE (1143-1180) a été placée une plaque de marbre rouge qui passe pour être la dalle sur laquelle Joseph d'Arimathie et Nicodème avaient embaumé le corps du Christ.

Ces églises furent converties en medersa peu de temps après le pris de CONSTANTINOPLE par Mehmet Le Conquérant. C'est le premier enseignant du collège qui donna son nom à l'édifice, ensuite transformé en Mosquée.

 

 

Nous continuons notre visite vers le quartier d'Eyüp et pour ce faire nous prenons le téléphérique (confort qui n'existait pas il y a 5 ans). Ruelles pittoresques, superbe vue sur la Corne d'Or depuis le café Pierre-Loti, mausolées et couvents qui constituent une véritable cité religieuse et l'un des lieux saints de l'Islam.

La mosquée actuelle a été construite entre 1798 et 1800, à l'époque de Selim III. La salle de prière, de forme carrée, est surmontée d'une grande coupole sur tambour, appuyée sur huit demi-coupoles. La cour est bordée d'un péristyle que surplombent 13 coupoles. Cette cour, avec ses platanes où les cigones viennent faire leur nid et les centaines de pigeons qui voltigent autour, constitue l'une des toiles de fond de la scénographie typique de la ville.

Le mausolée d'Eyüp Sultan est un monument octogonal en pierre, surmonté d'un dôme et une grille en laiton permet aux pèlerins d'apercevoir la châsse incrustée d'or qui contient l'une des reliques de l'islam : une empreinte du pied du prophète Mahomet retrouvée dans le trésor du sérail de Topkapi. Le mausolée est orné de carreaux de céramique, de couleur blue et blanche, et les vitraux des fenêtres sont du XVIe siècle. Lieu de pèlerinage pour les musulmans, le cimetière adjacent s'est transformé en véritable nécropole.

Nous revêtons nos foulards et entrons faire le tour du tombeau et assistons aux dévotions des pèlerins qui carressent le mausolée, l'embrassent et  prient.

Les garçons circoncis viennent ici revêtus de leur costume de fête blanc et rouge. Ils ont entre 6 et 8 ans.

Nous allons boire un thé au Café de Pierre Loti dominant la Corne d'Or où  Loti aimait venir. Constantinople le marqua à vie. Son 2ème voyage en 1879 lui permet de rencontrer la femme qui donnera son nom à son célèbre roman, Azyadé, la Caucasienne.

Nous redescendons à pied le long du cimetière. Il fait assez beau, 27°.

 

- ° -

 

 

Jeudi matin nous décidons d'aller sur les Iles des Princes, particulièrement sur l'île de BUYUKADA. Nous prenons un Vapor (bateau) au départ de KABATA$.

Archipel de 9 îles en mer de Marmara. Une des plus belles excursions que l'on puisse faire au départ du centre d'ISTANBUL. Malheureusement, le temps est couvert et il fait très frais. Le bateau est bondé car en fait jour férié, pont de la Fêtre Nationale d'hier.

Beaucoup de familles, enfants et étudiants. Beaucoup de jeunes filles avec foulards sur la tête mais une légère évolution depuis 3 ans : jolis tissus brillants et très colorés ont remplacé le foulard noir. Des camelots vendent du thé, jus de fruits, pains "simit", pulls Lacoste, ustensiles de cuisine, etc.. Sur le pont, des hommes lancent du pain aux mouettes qui l'attrapent en plein vol.

Après une heure et demie de traversée, dont la moitié debout, nous arrivons à destination.

 

 

 

 

Nous faisons le tour de l'île et montons au monastère SAINT-GEORGES, un lieu de pèlerinage important au sommet d'une colline. Eglise orthodoxe bien décorée. Nous y voyons sur le chemin de terre des morceaux de tissus noués aux arbustes de chaque côté laissés par les pélerins. En redescendant nous passons devant le Monastère de St Nicholas.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vendredi matin, nous allons remonter Istiklal Caddesi (anciennement Avenue de Péra) sous la grisaille en venant du Pont de Galata : c'est l'avenue de l'Indépendance, le cœur de la rive européenne, Istiklal pour les intimes. Cette longue rue devenue piétonne depuis quelques années joint la place Taksim au quartier de Tünel qui surplombe la tour de Galata. Toute la Turquie déambule (nous aussi) à son rythme le long de cette artère. On y trouve de tout et à tout heure : des bars, cafés, restaurants, magasins de vêtements, librairies, boîtes de nuit, banques, cinémas, vendeurs à la sauvette...la rue est piétonne mais « a la turca ». Des consulats y ont élu domicile (France, suède, Russie, Grèce...). La marche est rythmée par la circulation du tramway rétro.

 

De nombreux passages commerciaux y ont été construits surtout au XIXe siècle et présentent de nombreux attraits tant au niveau architectural de leurs façades, que pour le shopping. L'influence française très appréciée à l'époque se retrouve dans le nom des passages : le passage d'Alep, d'Atlas, de l'Orient et surtout le passage des Fleurs, marché aux poissons, etc...

De nombreuses églises catholiques, orthodoxes, arméniennes et synagogues ; dont l'Eglise St Antoine de Padoue (1906-1912) - une des plus grandes églises de la ville - en briques rouges, typique de l'architecture néogothique italienne. La communauté africaine la fréquente.

Musées de PERA et d'Agatha Christie : dommage ils étaient fermés pour travaux.

Lycée de GALATASARAY et la rue française derrière. Un des plus prestigieux lycées de TURQUIE : encore à l'heure actuelle l'ensemble de l'élite stambouliote passe par le lycée francophone de Galatasaray. Il possède ses réseaux encore for influents. Et bien sûr le club de Football du même nom créé en 1905.

Nous rentrons dans le Consultat français et découvrons une exposition d'un photographe turc de son voyage en Pays Dogon, au MALI et ai bien reconnu les lieux puisque je m'y trouvais en janvier 2008. J'étais très touchée par son travail et lui ai envoyé un message sur son site à mon retour, mais il ne m'a jamais répondu.

 

Nous déjeunons d'un potage et de courgettes farçies et poulet grillé. Plus tard des « profiterolles » à la Patisserie réputée d'INCI - mais pas très bon...

Nous rejoignons notre hôtel par le tram.

 

 

Le samedi, « on se fait » le Grand Bazar bien sûr. Nous arrivons vers 11 h et n’en repartirons que vers 17 h !! Tellement de belles choses à voir - nous faisons d’abord escale chez le bijoutier de notre amie turque = achat de quelques modestes pièces et j’en profite pour faire réparer mon petit bracelet en or cassé à 2 endroits. Il nous offre un thé et bavardons.

Trois femmes coquettes comme nous ça peut faire du dégât dans le Grand Bazar, mais nous resterons raisonnables = juste en partant dernier regard dans une boutique de cuir et nous voilà sorties avec chacune une veste en cuir…à pas plus de 90 euros pièce.

 

 

Le dimanche, malgré la pluie et le froid (13°) nous descendons à pied vers Sultanhamet pour aller au Musée archéologique situé dans le jardin du palais de Topkapi que nous avons dégusté à merveille de 11 h à  16 h. En effet plusieurs bâtiments : le principal sur deux niveaux de 1881, impressionnant, le bâtiment secondaire sur 4 niveaux avec une présentation très agréable, le Musée des Œuvres anciennes d’Orient réalisé en 1883 et le Kiosque aux Faïences construit en 1472 sous Mehmet II le Conquérant, présente une exceptionnelle collection de céramiques d’IZNIK et CANAKKALE  (plus de 2000 pièces).

Voir album photos

 

 

 

 

 

                 L'orient-Express : entre mythe et mystère

 


En 1883, un train pas comme les autres quitte la gare de Strasbourg pour un voyage de 3186 km. A bord des passagers célèbres. En 4 jours, ils atteignent Constantinople.
Toutes les personalités qui affluaient à Constantinople par l'Orient-Express (Léopold II, roi de Belgique, l'empereur SHailé Sélassié, le maharaja de Behar, Isadora Duncan..) descendaient au non moins célèbre hôtel Péra Palace construit en 1892 dans le quartier de Péra. Les espions s'y présentèrent également. En 1926, agatha Christie se trouvait dans la chambre 411 où elle écrivit son best-seller LE Crime de l'Orient-Express. Kemal ATATURK a compté parmi les célèbres résidents du plalace : sa chambre est aujourd'hui un musée.

 

Moi aussi je fis le voyage en train de PARIS à ISTANBUL en 1969, mais ce ne fut pas ces célèbres wagons - je vous le raconterai. Ce fut mon premier voyage en TURQUIE.

 

 

                                                                                   

 

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